Quand FIV rime avec soucis administratifs…

Baon.  On en est à la démarche numéro 2 pour avoir un bébé.  Sauf que celle-ci, à cette date, tombe plutôt mal..  Quand t’es une « expatriée » québecoise comme moi, parfois on est parallèlement en démarche pour avoir des papiers..  Et aucun n’ont avoir avec la FIV!!!  Quoique, un peu!

Depuis peu, je travaille.  Ce qui signifie que je suis devenue indépendante de mon mari en ce qui concerne les assurances maladies et complémentaires!  Une demande a donc été déposée à la CPAM afin d’obtenir mon propre numéro de sécu et maladie!  Papier reçu à temps pour la poursuite des traitements mais ..!!??  Pas la complémentaire!  On l’avait oublié celle-là!  Et qui ne se doute pas que tout ce qu’on doit récupérer pour une FIV coûte plus qu’un bras?!!!

On a TOUT fait pour recevoir notre nouvelle carte de complémentaire dans les temps.  Et ZE date fatidique pour le décapeptyl était samedi dernier.  Premier jour des règles, impérativement, tu dois recevoir cette fameuse injection.  Second soucis, j’ai pas la carte complémentaire, car on attendait au dernier moment pour la recevoir.  Alors je me déplace donc quand même à la pharmacie avec un « papier » justificatif et l’ordonnance du doc dans LA pharmacie spécialisée en PMA à laquelle je suis inscrite.  Ils ont tout.  Sauf le déca.  QUOI????????????  Mais en fait pour l’heure je me fout bien du gonal et des valiums, j’ai besoin, là là, de suite, du déca!!!!!!!  Désolée madame, si vous étiez venue ce matin nous aurions pu le commander.  Quand tu bosses de nuit, scuse mais c’est pas donné!

Réglée jusqu’au coup, mal au ventre pis à tête, une course folle commence pour tenter de trouver une pharmacie qui aura le précieux sérum.  Appelle le mari, le mari fera des téléphones dans toute la ville.  Moi, derrière le volant de ma petite Clio, je roule dans la ville à la recherche de croix vertes clignotantes.  Je rappelle, on est samedi. pffffffff

Avant de partir, j’avais également pris soin de téléphoner l’infirmière pour m’assurer qu’elle passera en fin de journée.  Répondeur.  message.  Lui demande si c’est possible de passer vers 16h30.  On attendra un retour d’appel.  Stress number 2..

Je trouve finalement une pharmacie qui possède en stock le déca.  Sauf que.  Je ne suis pas enregistrée dans cette pharmacie.  Et ils me demandent un papier justification de la prise en charge à 100% d’une FIV.  Re-stress.  Ce papier est loin loin dans des cartons (car oui, en plus on est en plein déménagement).  Les tites pharmacienne voient bien comment je suis en panique !!!!  Je leur explique que je suis à ma 2e tentative, que j’ai mes règles en ce moment même et qu’il me faut impérativement le déca pour commencer le procésus et l’infirmière arrive chez moi dans moins de 30 minutes!!!.  Que s’il le faut, téléphonez à MA pharmacie, ils vous diront que je ne suis pas une criminelle!  Une chance, elles ont eu un bon jugement et m’ont sorti l’produit de leur frigo!  (avec non pas une certaine envie de le garder pour elles..)

Je repars enfin soulagée d’avoir en main mon injection.  Chéri aussi à l’autre bout d’la ville!!!

17h.  Pas de nouvelle de l’infirmière.  2e petit coup d’fil à cette dernière pour m’assurer qu’elle passera.  Répondeur.  Re-message.  Stress number j’sais plus combien…

18h.  Pas de nouvelle de l’infirmière.  Et c’est là que je songe à reporter la FIV au mois prochain.  Fait chier.  Vraiment!

18h10, enfin elle appelle et me dit qu’elle sera chez moi vers 19h.

20h.  Pas de nouvelle de l’infirmière.  Plus de stress, coma étylique!

Elle arrivera quelques minutes plus tard et le processus est ENFIN enclenché!  Mais on peut-tu pour une fois essayer de vivre cette 2e tentative sereinement?  Aller, on y croit, on est fort pis on va l’avoir ce poupon d’amour!!

Whouaaa je suis comme tout l’monde!

Moi qui pensais être une superwomen de la procréation, je me mettais le doigt dans l’oeil, ou ailleurs, selon votre envie ou votre humour!  Tentative FIV numéro deux sera en route le 15 à 15h15.  Rendez-vous avec mon charmant gynéco (notez la pointe de sarcasme) afin d’établir les trop peu de rendez-vous qu’on doit subir oui disons-le, lors du projet-bébé!  Et c’est là que je pense.  Je réfléchie et j’me dis : « tiens, je suis comme les autres femmes, elles sont passées par là elles aussi de refaire une tentative, je me sens dans la « gang » et un peu moins seule.. ».  Évidemment tous aurait souhaité se retrouver enceinte dans la phase un du truc mais ce que la vie décide pour nous on n’y peut juste rien.  Je me promets une chose en ce début d’année : cesser d’aller voir tout ces forums de femmes qui exaltent leurs soucis avec tout pleins de symptômes aussi farfelus qu’inquiétants et laisser la nature faire ce qu’elle doit.   Le plus sincèrement du monde j’y avais cru la première fois mais je reste amer vis-àvis un gros stress vécu au boulot qui m’a fait perdre le p’tit bout de vie qui poussait en moi.  La number 2 j’y crois encore et toujours et je pars confiante, souriante, pleine d’espoir et plus heureuse que jamais!  Et ya pas de mais… bon.

J + j’sais plus combien!

Suite à notre première défaite contre cette procréation antinaturelle qui a eu lieu en novembre, mon gynéco m’a envoyé un courrier stipulant qu’on devait se revoir afin de planifier notre 2ème essai.  Sec.  Comme ça.  Sans vouloir être précieuse ou mélancolique, Monsieur le docteur en gynécologie-obstétrique option PMA ne désire pas me rencontrer pour discuter de cette FIV qui s’est avérée très difficile pour moi à gérer, avec toutes les émotions que ça causées, nanon, tu débarques au cabinet et on planifie les rendez-vous, aller…

Ce gynéco, j’l’aime pas.  Il a été très dur avec moi, avec nous devrais-je dire.  Ayant songé très sérieusement à changer pour les essais subséquents, mon choix s’arrêtera possiblement et bizarrement sur… lui.  Pourquoi?  Possiblement parce que je n’ai plus d’énergie.  Trouver déjà la force en soi pour se remonter les manches, pour s’imaginer replonger dans les traitements et la paperasserie, gagne sur le fait que ce condescendant de gynéco me reverra la binette dans les semaines à venir.  Parce qu’il est près de la maison, parce qu’il connait bien son boulot (un peu de psychologie et de ponctualité par contre ne lui ferait pas de tort!)..

Ceci dit, je dois maintenant l’appeler.  Pour « planifier » ces maudits rendez-vous avec lui.  Mais j’ai peur.  Peur possiblement parce que les étapes post-fiv ne sont pas respectées, à mon sens, puisque j’ai envie d’en parler à un professionnel, de me vider le cœur, de dire combien j’ai souffert de cette perte dans la baignoire un de ces matins avant le boulot, de combien tous ce stress accumulé dans les dernières semaines voire mois ont été pénible à vivre..  J’ai besoin de me sentir écoutée, dirigée et mettre un terme final à ce cauchemar.  Mais connaissant ce médecin, je sais qu’il minimisera la chose, tentant, il est fort à parier, de me consoler en me disant que je ne suis pas la seule à qui ça arrive, que c’est pas si pire que ça et qu’il faut tourner la page et bla bla bla..  C’est dans des moments comme ça des fois que j’ai envie de répondre : « ah ouain, et vous docteur, vous avez déjà subit des traitements de FIV »???

J+8

Huit jours depuis ze bad nouvelle.  J’ai un peu le syndrome de la page blanche.  J’avais le titre mais ne sais pas trop quoi y écrire!  J’aurais pu écrire J+4 ou J+23…

Jour (ou plutôt minute) zéro fut un moment vraiment incontrôlable.  On s’attend à ouvrir une enveloppe, bien calés dans le canapé mon mari et moi, plein d’espoir de voir qu’un seul mot.  POSITIF.  Ce que j’ai vu en premier quand il a déplié la feuille c’est <2UI.  En deçà de 5 (taux de HCG), on sait tous que c’est négatif.

Silence.  Souffle coupé.  Tête contre tête.  On regarde la feuille maudite.  Il est 17h30, il fait noir et froid.  Et notre sapin de Noël chante de ses mille lumières rouges et blanches.  Mais comment, à ce moment bien précis, on en a rien à foutre de Noël.

Ce soir là, je ne mangerai pas, ne parlera plus et laisserai couler les flots.  On vit une situation comme celle-ci comme on le peut, pas comme on le veut.  Voudrai avoir la paix, pas parler à personne, pas voir personne et m’enrouler contre moi-même sous une couette bien chaude.  Il y a un intermède à tout ça par contre : le boulot vendredi 5h am.

Je serai brève : mouchoirs en poche, pas trop maquillée et optimiser un poste de travail à l’écart de tout regards et commères seront de mises.  Mais on n’échappe (heureusement) pas à ceux qui nous veulent que du bien.  Les vrai(e)s collègues qui viennent te voir avec une main dans le dos, te regardent les yeux dans les yeux et t’offrent leur soutien.  Te font un câlin, au risque de se faire prendre par les chefs qui rôdent.  Ça n’a pas de prix.  Mais ça fait encore plus brailler!

Le week-end est enfin arrivé.  Vais pouvoir me retrouver, avec ma couette, mon chéri et pleurer comme j’en ai envie (besoin)..  Autant durant ce week-end, j’aurais des moments ou je me ressaisi, où j’me dis : aller, on va recommencer et pis c’est tout.  Tu n’es pas la première à qui ça arrive, tu t’en attendais en plus aller, lève-toi pis essais de prendre ça moins dramatique.  Normalement, je réponds ceci à ce genre de propos : Oui mais…

Oui mais, c’est dur bordel.  8 mois de traitements, 8 mois de douleur, 8 mois de stress, 8 mois d’espoir.. eh ben quand le verdict tombe, la fille tombe aussi.  Alors je vis le moment présent, en tentant de penser un p’tit peu au futur de remettre en route une deuxième tentative et on verra ce que la vie décidera pour nous.

Négatif.

Merci de respecter mon silence qu’il soit téléphonique et/ou par écrit pour quelques temps..

Aller, on compte les heures!

Nous sommes mercredi 20 novembre.  Normalement aurait lieu ma prise de sang mais je préfère attendre à demain.  Avec la journée stressante que j’ai eu, j’ai envie d’avoir un sang calme et serein pour le résultat 🙂  Héhé, j’sais bien, ça ne changera rien mais au moins je préfère être dans un état mental prêt à affronter tout diagnostique!!!

Donc immédiatement après le boulot vers 14h demain (heure de France, car oui je ne vous oublie pas copines du Québec), je me ferai pomper mon sang encore une fois!!!

Comme on dit ici, on s’tient au jus 😉

Phénomène inexpliqué!

Caridina woltereckae-kl

Nos crevettes, comme aime si bien les appeler mon mari, ont 10 jours!  Wow, quel exploit (sarcasme ici!)

Dix jours que je les sens  vivantes, bien en place et prêtes à se « nider » bien au chaud pour quelques mois.. Mais je sais, faut pas s’emballer trop vite, on ne sait jamais ce que la vie peut nous réserver..

Deux.  Deux personnes de confiance savent à mon boulot que je porte ces petites crevettes.

Une collègue est allée voir une de ces personnes de confiance et lui a dit textuellement : « Madame X ne serait pas enceinte par hasard?  Elle a un teint de femme enceinte »…

WHAT??????????  C’est quoi ça un « teint » de femme enceinte?  Comment cette collègue a pu voir dans ma face que j’étais possiblement enceinte?  J’ai la peau laiteuse?  J’ai les yeux brillant?  J’ai les seins qui grossissent?  Naaaa comment se doute-t-elle???  Il n’y a aucun indice qui porte à croire que j’ai deux p’tites crevettes dans le ventre et l’autre avec ses théories de mamie nous sort ça?  J’sais pas trop mais elle commence à me faire peur cette femme.  Une sorcière?  Une voyante?..  Lol

Vous avez déjà entendu parler de ça vous « un teint de femme enceinte »??!!!

De la vie en soi

Je n’y pense pas « tout le temps »..  Mais parfois, j’ai des flash, des flash que je ne suis plus seule.  Parfois c’est mon mari qui me le rappelle, un vrai bébé à lui seul.  Gaga à souhait, amoureux comme jamais, il me fait sentir belle malgré mon corps qui change.  Il change depuis les foutues injections d’hormones, suis gonflée alors que nos deux embryons ont la taille d’un quart d’une tête d’épingle!!  Il regarde mon ventre, le touche, le gazouille, comme si j’avais 2 petits poussins bien lovés au fond de mon corps.  On désire tant ces petits poussins..

Alors on fait ce qu’il faut pour le moment : on ne stress pas, on mange hyper bien (comme d’hab quoi)!! et on se repose!  Je caresse ma bédaine, comme si elle avait 8 mois, comme si ces deux petites cellules pouvaient déjà ressentir combien je leur veux que du bien et combien j’ai plein d’amour à leur donner..

Prise de sang le 20 novembre.  Soyez au rendez-vous mes p’tits poussins!

Voilà, ya plus qu’à!!!

Réveil à 6h15 ce matin histoire de ne pas louper l’appel de la polyclinique entre 7h et 7h15.  Petit moment de stress quand à 7h23, on avait toujours pas entendu nos sonneries de téléphone…

7h30, ça y est!  « On pourra faire le transfert vers 9h ce matin, ça vous irait?  Par contre, prenez bien le temps de discuter avec votre mari puisque des 4 embryons que vous aviez vendredi, il n’en reste plus que deux..  A vous de voir si vous les voulez les deux aujourd’hui ou qu’un seul et en congeler un pour plus tard si celui-ci ne fonctionne pas »..  Mais quelle décision à prendre comme ça avec je jus d’orange et la toast au bout du nez…

Deux, ce sera deux.  On y croit et on met vraiment toutes les chances de notre côté!

Maintenant, ya plus qu’à..  Plus qu’à attendre, sans stress, en continuant mes activités quotidiennes normales, comme si aucun transfert avait eu lieu, comme si le docteur qu’on a vu, on l’a pas vu.  Juste 2 petits jours de repos et retour au taf jeudi!  Oublier qu’on a des petits anges qui poussent en dedans de moi et surtout, ne pas penser qu’en toussant j’pourrais les perdre!!!  Laissons la Vie faire son bout de chemin.. et croisons les doigts, simplement 🙂

Du repos qu’on m’a dit! Oui mais……

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Mercredi dernier avait lieu ma ponction.  Un court séjour de quelques heures en clinique privée pour ce faire.  Pas d’anesthésie générale (à ma demande), donc retour paisible à la maison après le super goûter auquel j’ai eu droit!

« On vous fait un arrêt de travail jusqu’au transfert des embryons qui devrait avoir lieu vers le J5 ou J6. »  Faut juste pas y penser, je suis intérimaire, ma boite va virer 200 personnes dans les prochaines semaines, si je manque trop le taf, je vais sûrement me retrouver sur cette foutue liste.

« Oui mais vous savez, il y en aura toujours du boulot madame », me dit-elle pas trop rassurée, avec son mi-temps qui lui fout les boules…  Je prendrai son papier avec un joli sourire rassurant (pour elle) et je me casserai en allant bosser le lendemain…

J’ai mal au ventre.  Oui.  Ça tire, ma ceinture m’étrangle, je suis enflée mais j’dis rien.  Me plaindre ne servira à rien, surtout pas à me soulager.  Alors je fais mon bout de chemin de vie en me disant que ça va finir par passer.  Vendredi après le boulot, j’appellerai mon gygy.  Faut ce qu’il faut, parce que j’ai vraiment mal.

« Du repos, de la glace et du paracétamol ma chère enfant »..  Baon, Indochine samedi soir à Montpellier, j’fais comment?  J’y vais et on tentera de ne pas trop s’éclater les ovaires en sautant, dansant et chantant!  Quelle naïveté d’avoir pu penser que j’y résisterais!?!

A mi-concert, je dois m’asseoir.  Je dois écouter mon corps si je ne veux rien foutre en l’air.  C’est de notre futur qu’il en dépend.  Bon c’est pas comme si j’avais eu le transfert et que j’allais sauter comme une déchainée et tout faire foirer, j’ai juste mal aux ovaires suite à la ponction, faut relativiser!

On est dimanche, le ciel est gris, tout est fermé..  On va se reposer jusqu’au coup de téléphone de la clinique demain matin.  Là, on ne rigole plus la vieille.  On va faire ce transfert, et on va se REPOSER!!!